Que proposer en ce qui concerne la forêt ?

Si nos anciens ont longtemps pratiqué les coupes rases sur de petites surfaces, cela n’impactait pas leur mode de vie car les dépenses énergétiques étaient nettement moindres qu’aujourd’hui et leur environnement paraissait quasiment immuable…
Mais la donne a changé ! Notre société industrielle a généré de nombreux maux : déplacements toujours plus longs et plus énergivores, dans le quotidien comme dans les loisirs, mécanisation de la quasi-totalité des activités productives consommant toujours plus de carburant ou d’électricité, société du jetable, suremballage, etc. Tous ces « besoins » conduisent à exercer une pression énorme sur la forêt dont nous pensons qu’elle excède sa productivité, notamment dans le cadre de coupes rases.

Une alternative serait de laisser la forêt en libre évolution : durant des millénaires, la forêt a évolué sans se soucier des humains. La forêt n’a pas besoin de nous, c’est nous qui avons besoin de la forêt ! Tout organisme vivant qui y naît et meurt participe au cycle du vivant, la forêt recycle continuellement bois mort, faune et flore. Elle est un refuge pour de nombreuses espèces, généralistes ou spécialisées.
Mais depuis très longtemps, notre espèce s’appuie sur la forêt pour se loger, se nourrir, se cacher, se chauffer, …

Une alternative aux coupes rases : la SMCC, la sylviculture mélangée à couvert continue

La SMCC, qu’est ce que c’est ? C’est une gestion douce de la forêt, respectueuse de son fonctionnement naturel, une pratique sylvicole qui se veut une sylviculture d’arbre et non de parcelle, qui s’appuie sur des peuplements diversifiés en espèces et en âge, sur la régénération naturelle, l’accompagnement des arbres d’avenir vers de beaux fournisseurs de bois d’œuvre, le respect de la biodiversité.

La SMCC, aussi connue sous le nom de futaie irrégulière ou encore futaie jardinée est une pratique qui ne laisse aucune parcelle à nu et récolte du bois arbre par arbre, sans détériorer l’ensemble d’une parcelle, donc qui ménage l’intégrité des sols, du couvert forestier, de la biodiversité, des relations entre les arbres existants et la faune et la flore qui les entourent.
Avec la SMCC, moins de mécanique, de prise de pouvoir et de vitesse, plus d’observation, d’humilité et d’accompagnement des écosystèmes. Abandon des intrants et quasiment plus de plantations, donc moins de frais et un capital (stock d’arbres) qui va croissant ou qui est a minima préservé malgré les récoltes.

Nous proposons donc de revenir à une sylviculture respectueuse du vivant dont nous ne sommes qu’une partie et de passer d’une sylviculture de parcelles à une sylviculture d’arbres. Certes, il faudra abandonner les énormes machines (mais combien de temps encore pourrons-nous les alimenter ?) et revenir à des pratiques plus modestes, nécessitant plus de main d’œuvre, plus d’observation, plus de modestie aussi par rapport à la forêt. Sortir de la position de l’homme démiurge…

Vous trouverez de très nombreuses informations sur le site d’Askafor, projet transfrontalier qui a pour but de promouvoir la SMCC, site riche en documents à télécharger ou commander gratuitement, exemples de parcelles gérées en SMCC, et en vidéos, dont celle-ci qui en explique les principes.

Vous trouverez également sur le site https://askafor.eu/ une seconde vidéo qui donne la parole à des propriétaires forestiers pratiquant la SMCC.
Une autre vidéo montre une démarche de sylviculture douce dans les Pyrénées ariégeoises et en détaille bien les enjeux.

Il en va de même pour le site de Pro Silva France, association reconnue d’utilité publique. Vous y trouverez des infos sur des formations (en ligne et en présentiel), des lectures… A consommer aussi sans modération !
Voir notamment le document Valoriser la forêt avec la sylviculture mélangée à couvert continu.

D’autres formations sont proposées sur le site du Réseau des Alternatives Forestières : diplômantes ou plus légères, il y en a pour tous les projets !

Vous pouvez aussi faire un tour dans notre bibliographie :
Pour une gestion écologique des forêts – Récolter du bois dans une forêt vivante de Gaëtan du Bus
Slow Forêt de Pascal Mathieu

Il est important de rappeler que le CNPF s’engage également de plus en plus pour la SMCC, contrairement à ce qu’on pourrait croire en écoutant notre antenne locale. Il a ainsi produit, en collaboration avec d’autres organismes, des vidéos pédagogiques et très faciles d’accès.

Il ne s’agit pas de renoncer à l’aspect économique de la forêt : on sait les enjeux importants, notamment sur notre territoire dont la sylviculture est la 3e source de revenus !
La futaie irrégulière permet de valoriser la forêt et d’en tirer des revenus plus réguliers et moins risqués que la méthode des coupes rases et plantations monoculturales. Voir à ce sujet notre page qui compare les deux enjeux économiques.
Enfin, à l’attention des propriétaires forestiers et des professionnels de la filière bois : découvrez notre sélection de ressources essentielles pour mieux comprendre les raisons et les modalités du passage à la SMCC.

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