Feux de forêt

Le département de la Dordogne est classé parmi les zones à haut risque d’incendie de forêt ce qui lui vaut d’être classé 3e pour ce risque.
En France, 9 feux sur 10 sont d’origine humaine, et pourraient être évités : en cas de sécheresse, de canicule ou de vent fort, un mégot mal éteint jeté depuis une fenêtre de voiture ou en bord de route, une étincelle dans un champ ou en bordure de forêt, peuvent suffire à dévaster des hectares de végétation en quelques minutes seulement. Il est utile de rappeler les actions de prévention que recomande le CNPF.

L’été 2025 a été particulièrement inquiétant pour ce qui concerne les incendies, en France, et encore davantage dans d’autres pays d’Europe, notamment à cause du réchauffement climatique. Rappelons que le département de la Dordogne est classé troisième département français en matière de risque incendie.

Si le bilan est moins dramatique dans notre département que dans d’autres régions de France ou que d’autres années, ce sont tout de même près d’une quarantaine d’hectares qui sont partis en fumée cette année :

  • 7 hectares à Marsalès et Capdrot en mars
  • 20 hectares à Sceau saint Angel
  • 3 hectares à Neuvic
  • 8 hectares à La Chapelle-Grésignac en juillet
  • 1,5 hectare de jeunes plantations de pins à Sencenac-Puy-de-Fourches

sans compter les 250 hectares brûlés dans la partie charentaise de la Double.

On le voit, si notre département a été plutôt épargné, le bilan est tout de même inquiétant.

Les scientifiques ont parfaitement identifié l’augmentation du risque générée par les plantations de résineux, plantations que nous voyons se multiplier dans notre département.
Pourquoi ces plantations sont-elles si sensibles au risque incendie ? Plusieurs raisons à cela :

  • Les résineux sont plus secs que les feuillus, ils stockent des terpènes qui sont des hydrocarbures, donc plus susceptibles de s’enflammer.
  • Les rotations entre deux coupes se sont largement réduites ces dernières décennies ; il n’est pas rare que les récoltes interviennent désormais au bout de 35 ou 40 ans ; des récoltes plus fréquentes induisent plus de parcelles replantées de jeunes arbres ; or les jeunes résineux sont plus inflammables entre 10 et 20 ans qu’à d’autres périodes de leur vie.
  • L’absence de diversité dans les plantations fait que tous les arbres sont inflammables.
  • Les aiguilles de résineux sont extrêmement longues à se décomposer et produisent peu d’humus dans lequel d’autres végétaux pourraient se développer en humidifiant le milieu ; les tapis d’aiguilles participent donc à attiser les feux.
  • Leur forme favorise la montée du feu jusqu’à la cime,
  • L’absence de biodiversité change le milieu : pas d’arbre tombé recouvert de mousse humide au sol pour ralentir la progression de l’incendie, peu d’humus, quasiment pas de champignons.
  • La disposition des arbres en rangées régulières crée des couloirs et favorise la circulation de l’air, donc la propagation du feu.

En outre, les résineux ayant peu d’évapotranspiration, ils entretiennent un air chaud et sec, accentuent le réchauffement climatique : la chaleur dans ces plantations favorise les incendies. Vous aurez tous noté que lorsque vous vous promenez dans une forêt de feuillus l’impression de fraîcheur est immédiate ; faites l’expérience dans une plantation de pins : vous sentirez la différence !

Notre association plaide bien évidemment pour que des mesures de prévention soient prises, en sus des mesures de remédiation prévues par le gouvernement (surveillance par satellite, achat de nouveaux canadairs, etc.). La sylviculture mélangée à couvert continu en est évidemment une, tout comme l’incitation à recréer de petites unités agricoles dont les cultures retardent les départs de feu. A peu près le contraire de la loi Duplomb…

Quelques liens intéressants sur le sujet :

Retour en haut