Des nouvelles du projet d’agrandissement de l’usine Farge en Limousin

Depuis 2022, le projet d’extension de la scierie Farge, devenue entreprise Piveteau à Egletons (Corrèze) provoque la colère et l’opposition de nombreux habitants. Nous sommes en relation régulière avec le collectif « Mégascierie Non Merci » qui se mobilise contre ce projet.
Le collectif nous a récemment donné de ses nouvelles: nous vous les transmettons:
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  • Des nouvelles juridiques

Il s’est passé beaucoup de choses, depuis l’annulation de la modification du PLUi par le tribunal administratif de Limoges le 25 janvier dernier. Sans surprise, la Com’Com a fait appel de cette décision. Ni Farges ni la Com’Com ne baissent les bras, malgré la preuve apportée de la présence de zones humides et trames vertes et bleues sur la zone d’expropriation. Nous n’avons pas de date de jugement de l’appel pour le moment. Début avril, Farges Bois a commandé une contre-expertise naturaliste. Nous resterons attentif.ves aux résultats de cette enquête faune-flore et des relevés de sols sur la zone d’extension de la méga-scierie, et nous continuerons à faire valoir le travail conséquent que nous avons mené pendant nos inventaires naturalistes démontrant la présence d’espèces protégés et de zones humides.
Par ailleurs, la préfecture de la Corrèze a elle aussi été condamnée pour manquement à son « devoir de police ». Jugée trop complaisante à l’égard de la méga-scierie, alors que celle-ci ne respectait pas la réglementation ICPE et ne mettait rien en place contre les fortes nuisances sonores pour les riverains, la préfecture a reçu une amende sévère ! Une fois de plus, nous constatons à quel point la Préfecture est prête à fermer les yeux sur la loi pour soutenir l’industriel.

  • Propagande de Farges à Egletons

Sans doute pour contrer les critiques et la mobilisation contre son projet d’extension, Farges Bois diffuse des informations mensongères à Egletons. En porte à porte et dans les boites aux lettres, l’entreprise distribue un tract où se multiplient les fausses informations. Nous prendrons le temps de répondre à chacun des arguments avancés par l’entreprise.

Pour vous donner un avant-goût, Farges prétend dans ce tract « limiter [sa] zone d’approvisionnement à une zone géographique régionale (principalement en Limousin et en Auvergne) ». Pourtant, Farges achète du bois jusque dans le Tarn. Des opposants à la scierie Siat dans le Tarn nous ont fait parvenir des photos de coupes de Farges sur la commune du Bez, à plus de 300 kilomètres au sud de la scierie. Dans ce même flyer, Farges nous explique qu’après agrandissement, l’entreprise ne représentera que 1.7 % de la récolte de bois en France et qu’en matière de forêt résineuse, nous sommes loin de prélever autant que l’accroissement en volume de bois au niveau national. Le projet serait donc durable, du point de vue national. Mais Farges prétend miser sur un approvisionnement local. Or, à l’échelle du Limousin, la récolte de résineux dépasse déjà l’accroissement du volume de bois. Preuve que si Farges s’étend, soit la forêt limousine résineuse dépérira, soit les camions-grumiers iront bien plus loin que ce que Farges prétend. Non, Farges ne construit pas « un monde durable pour les générations futures », elle construit un monde où les forêts sont des champs d’arbres récoltés comme l’on récolte du maïs, en allant chercher le bois toujours plus loin. Et non, Farges n’est pas une entreprise écologique qui contribuerait à la « neutralité carbone du pays », ni un projet qui « contribue à la vitalité économique du territoire local ».

  • Toxic Tour à Farges Bois

En septembre 2023, certain.es d’entre nous ont visité la scierie Farges. En ce début de printemps, nous avons publié un texte qui fait le récit de cette visite, que vous pouvez trouver sur notre site ! https://megascierienonmerci.org/2024/04/10/toxic-tour-a-farges-bois/

  • Une chaufferie en Vendée

Nous avons enquêté sur le site vendéen de l’industriel, et là bas aussi, un de ses nouveaux projets suscite de vives oppositions. Sur son site historique, Piveteau Bois a pour projet de construire une chaudière d’ici la fin de l’année 2024, pour produire de l’énergie destiné à augmenter sa production sur site. Il s’agit d’une chaudière à co-génération CSR, pour « combustibles solides de récupération ». Comprenez : des encombrants, des déchets d’activités économiques, du mobilier, de nombreux déchets dont certains recyclables pourraient trouver un débouché dans cet incinérateur déguisé en chaudière. Ainsi, Piveteau engloutirait 33 000 tonnes de déchets par an.

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