Des forestiers bien malheureux!

Alliance Forêt Bois tente un nouvel angle d’attaque : se faire plaindre par la société civile pour être injustement traitée par les militants écologiques… Ses dirigeants seraient-ils atteints du syndrome de Calimero? Devrions-nous faire notre examen de conscience pour avoir été trop critiques envers les industriels de la filière bois?

Voilà une façon particulière de renverser les rôles… Qui se soucie de l’intérêt général et qui de l’intérêt des particuliers? Le chapeau de l’article est éloquent:

« Un an plus tard, grâce à la mobilisation du syndicat, la somme de 16,9 millions d’euros va être débloquée par le ministère de l’Agriculture pour financer le renouvellement forestier […] Voilà qui nous donne par ricochet des nouvelles des finances des industriels mais qu’en est-il de l’état de la forêt? Moins intéressant sans doute…

L’article paru dans Sud-Ouest le 9 juin est éloquent à ce sujet; les arguments mis en avant sont toujours les mêmes: supposée légitimité des « véritables périgourdins » (les habitants de Dordogne que nous sommes seraient-ils donc des sous-citoyens?), éloignement du terrain des défenseurs de la forêt (mais oui, il y a parmi nous des forestiers, des périgourdins « de souche » comme on dit vilainement et nous sommes nombreux à avoir planté des arbres…), supposée flexibilité des résineux par rapport au chêne (« qui pousse là où il veut et s’il en a envie »): certes mais qui brûle massivement lors des incendies? Quels arbres se montrent le plus résilients après la grêle et l’incendie? Et est-ce si insupportable de ne pas toujours maîtriser la nature?

Nous invitons les professionnels et propriétaires qui s’expriment dans cet article à un peu d’humilité et à accepter l’idée que nous faisons partie de la nature et que nous n’en sommes les maîtres. L’intérêt général suppose parfois de brider quelque peu l’intérêt particulier, ce dont le préfet de Dordogne a bien convenir récemment lors de notre entrevue.

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