Forêts en libre évolution

Certains propriétaires ne souhaitent pas entrer dans un processus de gestion de leurs forêts, soit qu’ils n’aient pas de temps à y consacrer, pas de goût pour cette activité qui requiert engagement, observation et connaissances, soit qu’ils préfèrent laisser libre cours à la nature sauvage, conscients qu’ils sont que l’emprise toujours plus grande de l’homme sur son environnement, participe à l’effondrement en cours: dérèglement climatique, perte massive de biodiversité…

Il est alors important pour les amoureux de la forêt de bien comprendre les enjeux de ce choix et de pouvoir le défendre, face aux appétits de l’industrie forestière comme aux injonctions étatiques visant à produire toujours plus de bois.

Certains nous disent : «Une forêt non entretenue brûle plus facilement qu’une forêt exploitée». Cette assertion est contredite par des scientifiques : les plantations de pins sont hautement inflammables, les arbres de 10 à 20 ans y sont les plus sensibles à l’embrasement. Or, les monocultures ont pour particularité d’avoir des arbres équiennes (tous du même âge), sur des rotations de plus en plus courtes. Au contraire, une forêt mélangée, outre qu’elle comporte des essences différentes, feuillus et résineux, abrite des arbres d’âges divers, réduisant ainsi la concentration d’arbres entre 10 et 20 ans.
Pour plus d’informations, lire l’argumentaire de Francis Hallé.

Concernant nos forêts périgourdines, voici ce que nous dit Alexis Ducousso, chercheur honoraire à l’INRAE:
Dans un climat atlantique, les forêts de feuillus brûlent beaucoup moins que les forêts de conifères en particulier de pin. La forêt naturelle est globalement la chênaie pédonculé dans les vallées et sessiliflore sur les collines et plateaux. En Dordogne, il existe des zones de causses extrêmement dégradées écologiquement sur lesquelles une grande partie du sol est parti. Dans ce cas, il y a un maigre peuplements de chênes pubescents qui est sensible au feux durant l’hiver à cause de sa marcescence. Les forêts cultivées intensivement sont des pinèdes, des douglaseraies et des peupleraies. Les deux premières brûlent.
La présence de bois mort aggrave les incendies pas le risque. […] Ce qui est sûr c’est que les pinèdes intensives brûlent plus que la forêt de feuillus semi-naturelles en particulier dans le Double.
L’assertion que les forêts non gérées brûlent plus facilement qu’une forêt gérée se rencontre dans la presse non scientifique forestière.

Si cette piste de réflexion vous intéresse, nous vous invitons à prendre connaissance de la plaquette « Libre évolution », une démarche soutenue notamment par l’UNESCO et le Ministère de la Transition Ecologique.

D’ores et déjà, des associations promeuvent la libre évolution comme l’association « Coordination Libre évolution ».

Retour en haut