Consultation publique sur un plan d’action sur la préservation des sols forestiers : pour qui roule le Syndicat des Propriétaires Forestiers Sylviculteurs de Dordogne ?

Ce syndicat, dont on connaît les accointances avec la filière bois industrielle, vient de déposer son avis sur le site de la consultation. Nous le publions ci-dessous :

Contribution du Syndicat des Sylviculteurs Propriétaires Forestiers de Dordogne, le 2 avril 2025 à 18h20 P 14 point 3.3
1) Fixer une limite pour les surfaces circulées n’est pas souhaitable compte tenu des de la taille des chantiers très variable, de la topographie des lieux et de la voirie déjà existante.
Indiquer un pourcentage de parcelles avec cloisonnement ou pistes d’exploitation n’apporte rien au débat notamment dans la petite propriété (à supprimer)
2) « Eviter les périodes humides » amène une interprétation différente selon la structure du sol. Le maintien à long terme de la praticabilité des sols n’est pas forcément lié à un travail initial en condition « humide »
3) Maintenir le couvert continu dans les pentes nécessite de préciser le % . P36 :
« Élaborer un outil d’aide à la décision pour le choix du système de récolte le plus efficient ».
Les Entrepreneurs de Travaux Forestiers ne disposent pas d’un panel de machines pour effectuer tel travail ou tel autre dans des conditions différentiées. Des équipements spéciaux peuvent être suggérés. P 37 :
Le débardage par câble aérien ne peut se concevoir que dans des conditions extrêmes (fortes pentes). Le surcoût occasionné par ce mode opératoire compromet fortement les opérations et les rend économiquement non viables. Il y a une contradiction avec cette pratique et l’ambition de l’axe 2 tel qu’exprimé page 26 (rappel de la page : « L’ambition de l’axe 2 est de mobiliser davantage de bois tout en en préservant les sols »).
La technique existe il faut la maintenir sans en attendre une solution miraculeuse. Dans les conditions actuelles, elle ne permet pas au débardeur de vivre de son métier P 39 :
Le débardage à cheval reste une méthode marginale compte tenu des contraintes liées à la conduite des équipages, aux chantiers proposés et aux coûts de reviens des prestations. Les difficultés rencontrées par les personnes qui pratiquent ce type d’exploitation sont telles que leur pérennité est souvent compromise. Le temps nécessaire pour débarder souvent de faibles volumes est incompatible avec le prix des bois, le surcoût occasionné par cette pratique est prohibitif.
Idem pour le débardage par ballon dirigeable. P 34 : Axe 3 : Former et sensibiliser sur la gestion durable des sols
L’adhésion à un label de gestion durable des forêts (Pefc ou FSC) est un engagement personnel et volontaire du propriétaire forestier qui prend déjà en compte une gestion des sols dans les référentiels.
La prise en compte des sols dans la gestion d’urgence des chantiers, si elle s’avère une mesure intéressante, ne doit pas interférer avec le caractère d’urgence. Ainsi, la coupe d’arbres dans le cadre de la mise en place d’une ligne d’arrêt lors d’un incendie, compte tenu des délais dans sa réalisation, ne permet pas la prise en compte de ces aspects. Il convient de le préciser dans la fiche relative à l’action 3.3
P 40 : « limiter les incidences de suspension de chantier » dans le cadre de la préservation des sols nécessite de mesurer précisément les conséquences pour les ETF mais aussi sur la filière concernée. Elle doit se jauger sur un large territoire concernant le bassin d’approvisionnement des entreprises concernées.


Bien évidemment ce syndicat s’inquiète des retombées économiques pour les ETF (tiens donc ?) et souhaite que rien ne bouge…

  • Fixer une limite pour les surfaces sur lesquelles on circule, mais pourquoi donc ne pas continuer à tout saccager ?
  • Eviter de travailler en période humide : impossible!
  • Maintenir le couvert forestier : trop compliqué !
  • Soutenir financièrement des filières alternatives de débardage moins délétères pour les forêts ? Non rentable économiquement ! Cela risquerait de détourner des financements actuellement dévolus aux coupes rases suivies de replantations de résineux…
  • Suspendre les chantiers quand les conditions de travail ne sont pas réunies ? Mais quel manque à gagner !

Toutes ces mesures sont pourtant bien à l’avantage des propriétaires soucieux de préserver leurs forêts et par là leur capital … Voici un syndicat qui au lieu de défendre ses adhérents défend les professionnels qui vivent de la sylviculture industrielle. Bizarre, non ?

Pour mémoire l’avis de SOS Forêt Dordogne :

Retour en haut